3 ans 11 mois : Bilan du 1er semestre à la maternelle.

Je ne parviens toujours pas à comprendre la raison pour laquelle on a réussi à passer à travers le Covid, mais force est de constater qu’on fait partie des rares qui sont passés à travers. Pourvu que ça dure. En attendant, j’ai assisté au rendez-vous parent/professeur de milieu d’année. Jour un peu particulier en soit, car à cause du Covid et de ses conséquences, le périscolaire de l’école de mon fils a fortement été impacté. Il y a eu un mouvement de grève en retour, par rotation, et bien évidemment, c’était aujourd’hui qu’avait lieu la grève dans la maternelle de mon fils. Au final, d’une pierre deux coups : le RDV étant à 11h35, ça m’a permis d’aller le chercher pour qu’il passe le repas à la maison, et d’en profiter pour faire le point.

Etant nouveau en tant que papa hein, j’ignorais totalement qu’en milieu d’année, durant le cursus scolaire, on nous remettait un livret. À l’intérieur, des dessins et autres descriptions de l’avancée et de l’adaptation de l’enfant : Sait lever la main pour poser une question, va seul aux toilettes, compte jusqu’à 20, etc. En dessous, la notation : si c’est maîtrisé, il y a un tampon avec la date, si c’est pas encore le cas, le sigle « ECA » (en cours d’adaptation) est mentionné. Il y a 2 choses qui ne sont pas encore maîtrisées chez lui :

  • comment tenir un crayon (c’est pas avec les dessins qu’il fait ou plutôt qu’il ne fait pas qu’il va s’améliorer) ainsi que
  • la précision dans la communication. Pour ce deuxième point, au delà d’un petit défaut de prononciation de la lettre R, le corps enseignant a constaté que mon fils avait parfois tendance à faire de trop longues phrases qu’il ne parvenait pas à finir, trop embarqué par le désir de vouloir trop en mettre à la fois. En gros, il parle un peu comme la phrase imbitable que vous venez de lire ci-dessus. Ce n’est pas très grave, mais la maitresse nous a malgré tout conseillé de faire un petit bilan chez l’orthophoniste.

Bienvenu dans un nouveau cauchemar a priori, la prise de RDV chez l’orthophoniste (comprenez, le spécialiste du langage). Pourquoi ? Parce qu’il y a entre 6 mois et un an d’attente pour un rdv. Et encore, on est à l’opposé d’un désert médical, donc je ne m’imagine pas à quoi ça peut ressembler dans ces zones… Du genre, vous prenez rdv, quand vous parvenez enfin à voir le spécialiste, vous êtes majeurs quoi. Au secours. J’étais conscient, de son problème avec les R, mais n’ayant pas de moyen de comparaison aux alentours, je ne savais pas si c’était vraiment normal ou anormal. Et vraisemblablement, ce ne l’est pas.

L’autre chose, qui n’est pas trop normale… « Il fait partie d’un des rares qui sait compter jusqu’à 30 ». Et aussi, il pige vite. Et il a une excellente mémoire. Et, vu les soucis qu’il a au niveau des pleurs du matin… : « il est probable que votre enfant soit précoce ».

Voilà. La bombe était tombée. Bonne nouvelle ? Mauvaise nouvelle ? Je ne saurais pas trop comment réagir, étant moi-même haut potentiel. Je ne pense pas en avoir souffert dans mon enfance, plus dans mon adolescence. Mais il y a un truc de positif : c’est un peu comme lorsqu’on nous a annoncé qu’il avait un RGO. On avait quelques symptômes qui nous faisait cogiter, maintenant on est capable de mettre un nom dessus. Et la surprise n’est que partielle, moi plus que ma femme, on se doutait bien de quelque chose de la sorte. « Je vous conseille quand même de faire un test auprès d’un neuropsychologue, histoire de certifier cette impression ». Lorsque j’ai raconté à la maîtresse qu’il avait appris par cœur les trous situés dans le jeu « croque carottes » pour éviter de tomber dedans, ça l’a un peu conforté dans son avis initial.

Enfin, dernier point remonté et pas des moindres : il a besoin d’être encouragé. La peur de l’échec, de ne pas pouvoir y arriver semble être omniprésente chez lui. Je vous racontais dans le précédent post qu’on l’avait emmené au baby-volley… ça n’a pas été un franc succès. Si la 1ère partie s’est plutôt bien passée car il s’agissait de motricité qu’il faisait déjà à l’école, quand il y a eu du ballon un peu plus spécifique (faire rebondir un ballon de baudruche et l’attraper), mon petit loup s’est immédiatement refermé, prétextant qu’il n’y arriverait pas. Etait-il en manque de sa maman qu’il voyait en train de l’attendre dans les gradins ? Fatigué, voire même affamé (vu qu’il n’arrive toujours pas à manger convenablement le matin ? ) Je ne saurais dire. On a pas reconduit l’expérience.

De la même manière, nous allons arrêter de l’emmener à Montessori tous les mercredis. On est un peu dégoûté car très clairement, c’était génial en plus d’être en anglais. Mais probablement que ça l’était plus pour nous que pour lui… Il y avait trop de pleurs, trop de vomitos. Parce qu’il n’avait pas réussi à s’adapter ? Parce qu’il ne connaissait pas assez ses copains ? On ne le saura probablement jamais. On va tenter mercredi de lui faire faire le périscolaire à son école habituelle, avec ses copains et les ATSEM qu’il connait bien, et contrairement aux autres mercredis, ce sera moi et plus sa mère qui l’y emmènera. Il semblait ravi de cette nouvelle lorsqu’on lui a annoncé. On garde un peu en travers de la gorge les 3 mois de frais d’école qu’on ne pourra pas récupérer… Mais bon, si ça peut nous permettre d’être plus zen un jour par semaine, on est prêt à faire le sacrifice.

Bientôt les vacances, avec la mamie qui arrive… Bientôt 2 semaines de « trop d’écran », et de trop de « n’importe quoi ». On espère juste qu’au retour de cette période, il n’y aura plus de pleurs le matin, comme c’est le cas depuis quelques jours maintenant. Ensuite, il viendra le temps de lui annoncer : « écoute mon fils, on va sûrement déménager… Quitter la région parisienne pour un endroit où tu auras une maison, et un jardin… Et où tu devras te faire de nouveaux copains. »

Mais pas tout de suite.

3ans+10mois : L’épée de Damoclès du Covid a fini par tomber.

Comme chaque année, Noël s’est bien passé, mais le retour a été un peu violent, essentiellement à cause du sommeil. Le séjour dans la belle famille s’est passé dans un airBnb, et souvent dans ce cas, afin qu’il n’y ait pas trop de soucis, Petit loup dort avec sa maman dans un lit, et moi dans un autre. Ça marche globalement pas mal, sauf qu’en contrepartie, depuis fin décembre, il est devenu impossible pour moi de l’endormir. Ah ah. Je rigole, mais j’ai les boules. Et sa mère aussi… (en fait elle n’a pas les boules, elle en a ras le bol que tous les soirs ce soit la même crise « veux pas que ce soit papa, veux maman… » et vas-y qu’il passe 1h à 2h à tenter de s’endormir…)

Mais là n’est pas le sujet principal de cette note. Étonnamment, on a réussi à passer à travers la fermeture de classe en fin d’année 2021… Combien de temps cela durerait ? Le retour à l’école aussi, a été compliqué, parce que forcément, après 2 semaines de vacances, il y a eu de nouveau des pleurs, au moment du départ de sa mère de l’appartement, pleurs qui ont continué jusqu’à ce que je le dépose à son école. Si le mardi ça s’est gentiment calmé, le mercredi il nous en a fait une belle… A défaut de périscolaire le mercredi c’est MONTESSORI, et c’est sa maman qui l’y conduit (contrairement aux autres jours où c’est seulement moi, vu que les séparations sont un peu compliquées, ça passe mieux si c’est moi, et puis ça fait depuis ses premiers jours que c’est moi le matin et sa maman le soir). Sauf que là, il s’est mis à chouiner DES le réveil (soit 6h30), et à force de chouiner, de dire « veux pas aller à montessori » (je précise qu’il adore une fois qu’il y est hein, on a souvent droit à « non veux pas aller à l’école, veux plutôt retourner à Montesorri » hein…), il est arrivé ce qu’il nous avait parfois fait par le passé : un gros vomito au moment de le déposer à l’accueil. Youpi. L’angoisse, avec un grand A. Ils ont compris qu’il n’était pas malade mais juste qu’il s’était « rendu » malade. Ils étaient ok pour le prendre, mais la maman a préféré le récupérer, un peu honteuse (surtout face au regard des autres parents…). Bref, on l’a gardé le mercredi…

Sauf qu’une bonne nouvelle n’arrivant que rarement toute seule, on a eu dans la journée un e-mail venant de l’école nous indiquant que son professeur du jeudi/vendredi était atteint du Covid, et que les consignes précisant bien « pas de mélange au niveau des classes », on était bon pour le garder 2 jours supplémentaires. Le bonheur. On s’est senti revivre le tout premier confinement, à télétravailler tout en le gardant. Parallèlement, moi j’étais cas contact d’un des joueurs (asymptomatique) de mon équipe de volley…

Il y a ensuite eu le nouveau protocole, diffusé le dimanche soir dans un journal payant (nan mais ça, je m’en remets toujours pas… À quel moment dans le gouvernement quelqu’un a dit « hey, si on diffusait une information super importante dans un journal que seul les abonnés peuvent acheter ? « … Bref. ), et le mardi soir (après 2 jours de pleurs hein…) on a eu ce qu’on redoutait tant : « il y a un élève testé positif dans la classe ». Verdict ? Tout le monde doit se faire tester…

Pourquoi l’angoisse ? Parce que comme partout en France, le labo pour les PCR c’est juste un petit enfer… Genre 2h d’attente au bas mot, avec une majorité de gamins bizarrement… Par chance, le labo se trouve au pied de notre immeuble, et ce qu’on a fait c’est que ma femme a fait la queue dès 7h15 (il ouvrait à 7h30) et je suis descendu avec petit loup dès qu’elle était sur le point d’entrée, à savoir à 8h20. À cette heure, il y avait une queue d’environ 50 mètres derrière elle…

Et forcément, ne sachant pas le résultat du test, on a zappé une nouvelle fois Montesorri. Quand on sait le prix que ça nous coûte… ça fait mal au cul, mais bon. On attendait les résultats, en appréhendant bien évidemment. Parce que depuis quelques jours, il s’était mis à tousser… Est-ce qu’on avait peur qu’il soit positif ? Pas forcément. Au moins il l’aurait eu, et il n’y aurait plus eu de soucis s’il y avait d’autres cas positifs dans sa classe, on en parlait plus. En fait, on (enfin sur moi) appréhendait qu’il soit négatif, parce que ça sous-entendait qu’on devrait lui faire 2 autotests à J+2 et J+4 (le protocole à respecter dans la première quinzaine de janvier 2022).

Le résultat a été négatif, et il est donc retourné dès le jeudi à l’école. Les pleurs ont commencé à se calmer pour cesser totalement le vendredi matin (le point crucial ayant lieu surtout au moment où sa mère part). Des fois qd il ne pleure pas il me dit « papa, pourquoi les larmes elles coulent pas ? « . Je lui explique que c’est parce qu’il grandit… Bref, le jeudi soir a eu lieu l’autotest (on préférait le faire le soir plutôt que les matins ou c’est en mode speed et qu’il est souvent grognon appréhendant la séparation). Je m’en faisais toute une montagne, et au final sa mère s’en est chargée, et ça s’est plutôt bien passé, il a même rigolé parce que ça lui chatouillait le nez. Nouveau résultat négatif.

On est soulagé, parce qu’on a vu des témoignages autour de nous où c’était pas le même délire… Du genre, antigénique impossible à la pharmacie parce que la petite fille s’est mise à pleurer… Et lorsqu’on a dit au papa (un voisin de notre immeuble) « il faut passer par le labo, ils font des tests salivaires, c’est moins dur pour le petit », il nous a répondu « oui mais au labo il y a la queue ». SANS BLAGUE ! #lesgens…

Bref, on en est là. Sa toux n’est rien qu’une petite rhino, encore une. Sa gorge lui fait un peu mal, mais le combo miel/paracétamol en pipette semble faire le taf. En espérant que ça ne parte pas en live, la dernière fois qu’il a eu ça, c’est parti en otite purulente…

Samedi matin, je vais voir pour l’emmener faire un essai aux baby volley de mon club, ils les prennent dès 4 ans. Enfin, en théorie… parce que s’il avait l’air motivé qd je lui ai proposé (il demande souvent de voir les vidéos de moi pendant les matchs et/ou adore jouer à smatcher le ballon (à gonfler) sur le lit le soir avec moi), un soir durant l’endormissement il est venu me voir en disant « papa ? je suis pas très sûr de vouloir aller au volley avec les copains, parce que j’ai peur de me faire mal et… Bon. On verra mais je suis pas très sûr », et il est reparti essayer de s’endormir au côté de sa mère. Jeanmichel jecogite…

Ah si, je ne pouvais m’empêcher de finir ce post par un truc un peu positif. Le we suivant son absence de 3jours à l’école, il s’est mis subitement à réclamer le pot pour faire pipi. Sans rien lui promettre en retour. Et attention, le dimanche soir, on a mm eu droit à un caca dans le pot, son premier ! (bon en réalité, c’est bien plus dégoûtant que lorsque c’est dans la couche, mais bon, en terme d’économie et d’avancement il y a pas photo ^^). Bon, ça lui est passé rapidement mais, on ne désespère pas qu’il ait de nouveau des coups de folies le rendant subitement propres, qui finiront, je l’espère par durer (pour rappel, il est 100% propre à l’école hein, juste qu’il ne fait pas caca… donc forcément, c’est plus simple…)

J’oubliais : je vous souhaite une bonne année 2022, avec bien sûr… la santé (ah ah).

3ans+9mois : La peur du Covid.

On pensait s’en être débarrassé, mais non, ce foutu virus est toujours là. Les années précédentes, mise à part au tout premier confinement où notre assMat avait cessé de travailler, on s’en était plutôt bien tiré contrairement aux crèches. Mais là… C’est différent.

Les règles sont les suivantes :

  • un cas de COVID dans la classe, les enfants doivent être testés. Et quand j’entends testé, contrairement à ce qu’annonçait notre cher ministre de l’éducation, COMPLETEMENT EN DEHORS DES CLOUS, on ne parle plus de tests salivaires individuels, hein… Non parce que nous on a été demandé à nos pharmaciens qui nous ont dit « mais mon bon monsieur, ça fait longtemps qu’on n’en vend plus parce qu’ils ne sont pas assez fiables… pour les touts petits, il faut faire un test en labo ». Donc voilà, se faire tester chez les tous petits (entendez moins de 5 ans) signifie donc faire la queue durant des heures (et souvent dans le froid) dans un laboratoire. Et du coup, le PCR est le même que l’adulte sauf qu’au lieu d’être mis dans le nez, c’est mis sous la langue, et c’est tout…)
  • trois cas de COVID dans une classe, elle est fermée pendant 10 jours. CHEH.
  • Autre cas bien relou : vous avez un cas positif dans votre sphère familiale, c’est pas d’école pendant 17 jours. Vous avez bien lu. Et pas d’école mais pas de périscolaire non plus hein, en gros vous gardez votre gamin chez vous, alors que vous êtes mourant (ou presque). Le pied.

Chaque fois qu’on reçoit un email de l’école, on balise que ça soit pour nous signaler 3 cas. De vous à moi, je soupçonne que beaucoup de parents cas contacts ou positifs ne font pas tester leurs enfants. Je ne peux même pas les blâmer… J’ai eu un pic de fièvre et tous les symptômes ressemblant à ça, et la première chose que je me suis dit c’est « Oh mon dieu, si une classe ferme parce que je suis positif, je vais me faire 35 copains ». Bon il s’avère qu’au final c’était une grosse sinusite, et que je n’ai pas eu à signaler à l’école que j’étais positif (vive le test négatif).

Au tout début de mon histoire sur la paternité, j’avais écrit que durant ses 6 premières années, un enfant avait un certain nombre de maladies (oui, c’est précis… Mais je n’ai plus le nombre exact en tête, je sais juste que durant la première année on en avait assez peu). On savait qu’à la maternelle ça allait exploser, ben on s’est pas trompé, il est en moyenne malade 2 fois par mois. Si la plupart du temps ça dure 2 jours, ce coup-ci ça a duré une semaine complète. Une semaine à nous relayer la maman et le papa pour le garder (et forcément, COVID oblige, pendant que l’un le gardait, l’autre télétravaillait…). Les jours de congés « enfants malades » défilent à toute vitesse. Et ce coup-ci, la cause était des plus banales : une rinopharyngite, qui a ensuite évolué en pharyngite/otite purulente. La base. Beaucoup de cas étaient détectés dans sa classe, dont sa petite copine du RDC de notre immeuble. Du coup antibio (avec l’appréhension qu’il soit comme moi allergique à la pénicilline, mais au final ça ne semble pas être le cas).

Le truc un peu agaçant, c’est qu’alors qu’il commençait enfin à ne plus pleurer en allant à l’école, il a semblé « profiter » de ce moment où il était malade, car justement il restait avec nous et n’allait pas à l’école. Au début, on hésitait à le remettre mais il nous disait « je tousse encore, je peux pas aller à l’école ! »… J’ai tenté de discuter un peu avec lui sur les raisons pour lesquelles il n’appréciait pas (enfin il oublie que quand on va le chercher le soir il nous dit « c’était trop bien aujourd’hui… ») : « j’aime pas l’école parce que le matin, le repas, le petit dodo, le goûter, tout ça c’est trop long ! « . Il a une vision et une appréhension du temps qui est assez incroyable, je trouve, à son âge. Très souvent il demande quel jour nous sommes, et si (le week-end) ça va être « le petit dodo ou le gros dodo ». Et quand on lui dit que c’est le gros dodo il dit « oh, c’est pas juste, je voulais que ça soit le petit dodo ! », parce qu’il sait que le lendemain sera le dernier jour du we, et que le lundi arrivera bien vite…

L’endormissement est toujours aussi compliqué. S’il accepte malgré tout le fait de faire dodo (toujours par terre hein, son lit cabane ne servant plus qu’à stocker le bordel), il met toujours plus d’une heure à s’endormir, et ce même lorsqu’il fait de petites siestes. En général, il ne s’endort pas avant 22h, 22h30, alors que le « rituel du coucher » commence à 21h. Et le matin, dès 7h il est debout, quand ce n’est pas 6h30 ou 6h. C’est un petit dormeur, et ce depuis le début… On espérait que ça évoluerait avec l’âge, mais… pas trop. Un futur président peut-être ? ah ah… ou pas.

Et que dire de la propreté ? Aucun soucis à l’école (même s’il n’y a « que » des pipis » à gérer) mais dès le retour à la maison, il réclame encore et toujours la couche. « tu veux pas le pot ? non je préfère la couche ! mais si c’est pipi c’est le pot hein ? c’est pour faire caca !! ». Il a bien capté qu’on cédait plus facilement la couche pour un caca que pour un pipi. Et un caca dans le pot ? On en a toujours pas vu la couleur. ça devient clairement flippant, et le truc c’est qu’on ne peut pas vraiment trop le « forcer » à devenir propre, ça doit venir de lui.

Les séances chez la psy semblent être intéressantes, productives tout du moins (sur l’aspect séparation) mais l’inconvénient c’est que ça avance trop lentement… Il n’est possible de la voir que le samedi et vu que tous les enfants sont dans le même cas, il faut attendre pas loin d’un mois et demi entre chaque séance… En 6 mois, il l’aura vu 3 fois. C’est pas gagné. On désespère.

Noël approche, et il a envoyé sa lettre au père Noël. Inutile de dire que comme tous les autres petits enfants, il sera sûrement encore beaucoup trop gâtés, c’est un peu comme ça partout, non ? Est-ce qu’il le mérite ? Avec ses couches pleines de caca qu’il adore porter pendant des plombes ? Je vous laisse seul juge de cette information cruciale (et vous souhaite un bon appétit si vous êtes en train de manger).

3ans+8mois : Maternelle, 3e mois. Et toujours des pleurs…

On nous avait dit hein, qu’après les vacances de la Toussaint, les pleurs seraient de retour. Mais, on était pas prêts à ce que ça soit à ce point. En réalité, le plus agaçant dans tout ça c’est que c’est même pas le « je veux pas aller à l’école » qui prime le matin, mais plutôt des hurlements du genre « veux maman ! « . Le syndrome de la séparation, ou appelez ça comme vous voulez fait son grand retour, cela même que petit loup est en train de travailler chez la psy.

Est ce que ses séances de travail sont efficaces ? Pour l’instant on a pas trop vu de différence. Après le 1er rdv, elle ne nous a rien dit si ce n’est qu’il avait bien parlé, et à la seconde séance, elle nous a dit « il y a en effet quelque chose avec la séparation (sans blague !), lorsqu’on a joué à représenter la famille sous forme de maquette, je m’en suis bien rendu compte ». Bon ben voilà, maintenant que c’est identifié, ça serait bien de faire quelque chose, parce que c’est vraiment lourd.

En fait, oui et non. Le plus improbable dans tout ça (mais pas si déconnant que ça) c’est qu’on finit par s’y habituer à ses pleurs. On est devenu totalement blasé. Ça commence au moment où la maman part, vers 7h50 parfois 7h40. Le sommet de la séparation est le « coucou du balcon », durant lequel il hurle « maman, veut pas que tu t’en ailles !  » et puis il revient comme si de rien était, devant ses dessins animés du matin. Et puis ça reprend au moment de partir. Sur les 10 minutes de chemin que je fais avec lui (dans les bras… Oui, je sais c’est pas bien mais, pas la force d’avoir à négocier le matin), il hurle en pleurant « veux maman, veux pas aller à l’école, veux rentrer à la maison ». Le plus désagréable est lorsqu’il fait ça directement dans votre oreille, et que vous (enfin moi du coup) perdez des décibels. Même le regard des gens, de tous ces parents emmenant leurs enfants à l’école le matin (que vous ne saviez pas que ça existait avant d’emmener le votre), vous finissez par ne plus y faire attention. Lorsque je le dépose à sa maîtresse, où les ATSEM le récupèrent, à chaque fois elles me rassurent : « vous savez, au bout de 5min ça va hein… On vous assure qu’on ne leur fait rien de mal ! « . Et on le sait, il ressort tous les soirs avec le smile… Mais, c’est une angoisse incontrôlable. Parait que ça passe à la mi-novembre…

Bon, on est la mi-novembre… Peut-être demain ? J’y crois pas du tout…

Il y a d’autres petits tracas du quotidien : Monsieur n’est toujours pas propre à la maison. 3 ans 1/2 passé, et il réclame toujours la couche en rentrant. À l’école il sait faire sans, (en tout cas pas de grosse commission) mais à la maison, il refuse. Pourquoi ? On sait pas. « Parce que je préfère la couche », nous dit-il. Sauf qu’il déteste qu’on lui change, et que du coup c’est du stress pour tout le monde… Alors oui, il y a parfois des lueurs d’espoir, quand il réclame le pot et surtout « sur les toilettes avec les escaliers parce que j’aime bien ça ». Mais c’est anecdotique comparativement à toutes les fois où il dit « veut faire caca ! « . Fait-il caca ? Non… Mais il sait que s’il veut faire caca on lui met la couche… Alors, il fait croire qu’il veut faire caca, histoire de pisser tranquillement dans sa couche. C’est chiant d’avoir un gamin futé. Enfin à cet âge là tout du moins. Je suppose que je dirais la même chose s’il était débilos…

Pas propre à 3 ans et demi, et pleurant tous les jours pour aller à l’école… Comme je me serais foutu de ma gueule si je m’étais rencontré, il y a 3 ans et demi, avec tous mes principes… « Hey mec, faut que tu fasses un truc avec ton gamin sans déconner, parce que là c’est pas possible… Tu lui fais quoi ? « . Mec, (répondrais-je à mon moi du passé), je fais comme je peux. Tu verras, tu feras guère mieux que moi. Crois-moi.

L’autre sujet relou, est une phobie, la phobie des chiens. Je ne suis pas phobique, et ma femme non plus (bon à part peut-être au niveau des insectes, araignées et rampants, mais c’est encore un autre sujet). Les phobies dont j’entendais le plus parler autour de moi, c’était la phobie de l’eau, souvent à cause de traumatismes au moment d’apprendre à nager. Sauf que là, le traumatisme, c’est un chien qui lui a un jour fait. On se baladait tranquille dans un parc, lorsqu’un jeune berge allemand, foufou, est passé à côté de nous, et vu qu’il était à son niveau en poussette, il s’est jeté sur lui pour lui lécher le visage. Alors que petit loup ne voulait pas. merci le maître… C’était le début de la fin. Maintenant, dès qu’il voit un chien (du plus petit au plus gros, attaché ou non), il a peur que celui-ci se jette à son visage et le lèche. Donc il veut qu’on le prenne dans les bras. Mais c’est vraiment maladif hein… Et on a beau lui expliquer les choses, il n’y a rien à faire. Certains maîtres parfois veulent aider, en l’amenant à côté, en disant « regarde elle est toute gentille, elle veut juste des caresses », et si je les en remercie, c’est inutile, le truc est trop profondément ancré pour que ça s’arrange tout de suite. Paradoxalement, il adore les chats, alors qu’il s’est pourtant un jour fait griffé par un chat dans la rue… Space. ça promet dans notre projet de maison, alors qu’on envisageait de prendre un chien…

Et les dodos dans tout ça ? Toujours aussi chaotique. LA seule nouveauté, est probablement qu’on a retiré la petite barrière de son lit cabane (on pensait que c’était ça qui le gênait) et on l’a réparé (il était monté à l’envers, et en gros les lattes avaient tendance à se barrer quand il était dessus). Mais c’est toujours un supplice de réussir à le faire dormir « dedans », monsieur préfère dormir « par terre », comprenez « à côté de maman/papa »… Il a commencé à se plaindre de mal de dos, on s’étonne pourquoi. Mais bon de toute façon, il ne reste que 2 à 3 heures dans son lit, de 22h à minuit/1h du mat, après quoi il débarque dans notre chambre en disant « maman veut pas dormir tout seul », et la nuit continue dans le canap, en cododo. 3 ans et 8 mois que ça dure. Autant de temps qu’on a pas eu de véritables nuits à deux, ou très peu.

Et à côté de ça, notre voisin nous dit « alors, c’est prévu pour quand la petite sœur ? « . Ferme bien ta gueule, tu veux ? ….

3ans+7mois : Maternelle, J45. Et une gastro, une.

Je ne sais plus exactement le nombre exact que je cite dans le tome 1 de mon livre « Avant j’avais des principes maintenant je suis papa » qui retrace la 1ère année du bébé (commandable ici), mais on dit qu’un enfant a souvent un nombre « moyen » de maladies avant d’arriver à l’âge de 6 ans. Après 2 ans assez tranquille (vive l’assMat et le confinement), il rattrape son retard. Après une grosse rhino le faisant méchamment tousser, on est dans le top 3 des maladies chiantes : la gastro. Alors pour l’instant, ça pourrait être pire, ça se limite à une violente diarrhée (du genre, obligation de désinfecter la chambre entière lorsqu’il vient de remplir sa couche…). Pas de vomissement jusqu’à présent, on croise les doigts pour que ça reste comme ça (enfin que ça s’améliore, disons que ça n’empire pas). Une chance que ma femme était encore en arrêt maladie, ce qui nous a fait économiser sur une nouvelle journée « enfant malade ».

Mercredi, nous sommes retourné voir la psychologue qu’on avait vu une première fois pour évoquer les problèmes de l’endormissement (j’en parle rapidement à la fin de mon tome 2). Elle avait à l’époque proposé quelques solutions, qu’on avait pas du tout mis en application (oui, nous sommes parfois des parents indignes, mais lorsqu’il faut se battre au moment du coucher, on assume), afin de faciliter la séparation et qu’il apprenne à s’endormir tout seul. Entre autre, s’éloigner chaque jour un peu plus de lui le soir, histoire qu’il ne prenne pas la fâcheuse habitude (qu’il a pris) de s’endormir sur nous (enfin surtout sur sa maman). Là, les choses ont un peu évolué vu que maintenant, il s’exprime un peu plus convenablement (encore faut-il qu’il le veuille bien…). On lui a fait un rapide état des lieux de ce qui n’allait pas :

  • Les pleurs de plus en plus violents ces derniers temps, avec une forme de retour en arrière, au moment de la séparation (et donc peu de temps avant l’entrée à l’école
  • Les problèmes toujours persistants des difficultés d’endormissement et des nuits encore trop morcelées
  • La peur du noir, du loup, du monstre sous le lit, le grand classique à cet âge là (merci les dessins animés qui parlent de loup…)
  • La propreté (toujours aléatoire chez nous pour les pipis, et inexistantes pour la gestion des cacas
  • D’autres problèmes comme par exemple le fait qu’il interrompe régulièrement sa mère lorsqu’elle me parle (un peu en avance sur son Œdipe, et très paradoxal avec son comportement où il montre clairement qu’il veut rester un bébé.

Bref, elle va le revoir et discuter avec lui pour une session où il sera tout seul dans 3 semaines. Je suis assez sceptique sur le fait qu’il réussisse à s’ouvrir, en tout cas il ne semblait pas fermé à cet entretien, et après avoir joué une heure aux jeux à sa disposition, il a demandé en repartant « pourquoi j’ai pas dit à la dame pourquoi je pleurais le matin ? ». Ma soeur (dont le fils était précoce et peut-être HP) avait réussi à résoudre pas mal de problèmes en faisant une démarche similaire. On espère donc que ça portera ses fruits…

Je suis dans l’obligation de préciser malgré tout, un certain mieux les matins : avant ce matin (où il reste donc au chaud histoire de ne pas contaminer ses petits copains et de ne pas trop avoir à gérer des diarrhées sans couche), on était sur une série de 2 matins sans pleurs, voire même avec le sourire, ce qui a ravi les ATSEM : « oh, tu as le sourire ! comme nous sommes contente! « . Bon, il faut préciser que pour avoir ça, on a continué le jeu (trop souvent utilisé) de la carotte… Avec une gommette pour un matin avec un sourire, et au bout de X gommettes, une petite voiture. S’il était très branché voiture de pompier, police et ambulance, ayant épuisé le stock du monoprix d’à côté, il est maintenant sur les voitures de « pyjamasques » (il les a toutes…) et entame désormais la collection des « pat patrouilles ». Pour ma part, je bave devant les lego Star Wars, et n’attend qu’une chose, qu’il soit en âge de kiffer autant que moi ! (vous avez vu qu’il y a mm une franchise Harry Potter maintenant ? Truc de ouf… Dire qu’à ma lointaine époque il n’y avait que le moyen-âge, l’espace et la ville…).

Pour le reste, la nouveauté de ces derniers jours, c’est ce petit moment de folie et de regain d’énergie qui précède le coucher, le moment « pétage de plomb ». Soit il court partout, se cache et surtout ne veut pas brosser ses dents, soit où il prend des vêtements (ou chiffons, couvertures, tout ce qui lui tombe sous la main) et nous fouette avec, en disant « rigolo ». D’après les livres qu’on lit, ça peut être le surplus d’émotions liés à la journée qu’il doit faire sortir. Sauf que de notre côté, c’est très dur de ne pas perdre notre sang-froid lorsqu’il fait ça, et que ça se transforme en « il nous tape » (mais toujours avec le sourire bientôt). Et le pire, c’est que ce petit effronté tend la joue quand on lui dit « attention, je vais te gifler si tu continues… ». Nombre de fois, je m’imagine surveillé par Super Nanny qui prendrait sa tête dans les mains en disant « mais non… vous faites vraiment n’importe quoi… ». On a tout essayé : l’ignorer, le mettre au coin (il se barre en courant), l’enfermer, lui hurler dessus… Il n’y a rien à faire. Le meilleur moyen reste encore et toujours la technique du leurre, réussir à le détourner de son délire en lui proposant d’autres trucs, souvent de la lecture d’une histoire ou l’ocarina (lecteur mp3 pour enfant, qu’il adore écouter en boucle… Je ne vais pas mentir, il connait quasiment par coeur « hakuna matata » et s’endort très souvent dessus…).

C’est dommage, car à côté de ça il y a de beaux moments. Le week-end dernier, en déplacement pour un match, m’obligeant à partir dès 12h30, je suis revenu vers 21h et il m’a couru dans les bras alors qu’il était en train de s’endormir, réclamant à sa maman qu’il voulait que ça soit moi qui fasse le dodo. Super attendrissant comme moment pour le coup.

On est en train de réorganiser sa chambre pour qu’il se l’approprie un peu plus. On a mis la commode/table à langer en vente (un peu à reculons pour ma part, vu que ça va pas être super évident de le changer sur son lit à la place… ) afin de récuperer un peu de place. Etant en RP, nos chambres sont relativement petites (9m² en moyenne), et du coup, cette commode prend/prenait trop de place, l’empêchant de vraiment profiter de sa pièce de jeu qu’il doit adopter pour être content d’y dormir. De là à ce qu’on ait plus besoin de le langer… C’est une autre histoire.

Bref, il vient de rentrer chez le médecin, et c’est l’heure pour moi de télétravailler… A très vite pour de nouvelles aventures.

3ans+6mois : Maternelle, J+21 : ‘VEUX PAS ALLER A L’ECOLE !!!!!!!!!’

Bientôt 4 semaines maintenant que la rentrée de petit loup en maternelle a eu lieu. Et, certaines choses ne changent pas par rapport au premier jour. Comme je l’avais sans doute précisé dans une précédente note, chez certains, les pleurs du matin durent jusqu’à mi-novembre, en gros ça s’arrête après les vacances de la Toussaint… On espérait de tout cœur que ça se passerait différemment ici mais… Là ça ne part pas sur le bon chemin. Et pourtant, il y a eu de l’amélioration…

Deux jours de suite, j’ai réussi à le déposer sans pleurs. Bon, il continuait de sermonner en boucle le soir (surtout au moment du coucher) mais aussi la nuit durant ses réveils nocturnes et essentiellement le matin « veux pas aller à l’école », école où pourtant le soir il en ressort en disant « c’était trop bien l’école ! ». Et puis il y a eu ce jeudi matin après une journée à Montessori (école à laquelle le mardi matin il ne veut pas y aller, et le mercredi soir il nous répète « je veux aller à Montessori demain !  » (et non, on ne roule pas sur l’or mon fils, ce n’est juste pas possible…) où il s’est réveillé fiévreux, toussant gras. La rentrée en maternelle est souvent synonyme de virus en tout genre, surtout après une année comme celle qui s’est écoulée où les virus ont peu circulés : ils s’en donnent à cœur joie et tentent de rattraper leur retard ! Bon, je dramatise mais au final ce n’était rien de plus qu’une grosse rhino-pharyngite. Ouais, un gros rhume si vous préférez, celui où vous crachez vos poumons à chaque fois que vous toussez. Bref, c’était assez pour qu’on le garde (et le fait que la maman soit en arrêt de travail ça a aussi facilité la prise de décision). Sauf que voilà, il s’est rapidement habitué à ce petit luxe… Et lorsqu’il a fallu le ramener le lundi suivant, ça a été un enfer.

En fait, je pense que ce n’est pas tant l’école en soit qu’il n’aime pas, mais plus la séparation d’avec ses parents, et surtout d’avec sa mère, pour qui la relation est de plus en plus fusionnelle. Ce n’est pas pour rien qu’on a choisi que le matin ce serait moi qui l’emmènerait et le déposerait (en pleurs) à sa maîtresse, c’est pour rendre la cassure moins dure. Mais il reste encore la séparation, quand sa mère quitte la maison avant moi (bon en ce moment vu qu’elle ne travaille pas, elle simule, elle fait juste le tour du paté de maisons le temps que je l’y dépose). Ce matin, les pleurs ont commencé avant même qu’on descende l’escalier menant à l’école, bien avant… On était pas encore parti qu’il pleurait déjà « câlin maman ! Veux que maman vienne me chercher ! « . Le gosse incalmable que vous portez dans les bras jusqu’à l’école en tentant de rester calme (parce que de s’énerver n’arrange pas les choses…). Chaque phrase, vous vous demandez si elle est judicieuse ou pas. Des fois ça se calme, il fait genre « oh tiens un avion ! Tiens une voiture !  » et pouf, il repart, en mode « j’en étais où ? Ah oui, je chouinais car ma maman me manque ! « . Ouais, ce matin je crois qu’il a limite fallu l’arracher de mes bras. C’est dur, pour lui mais surtout pour moi, parce que vous commencez la journée avec ça sous le bras, et quand on est un peu émotif comme moi, faut gérer le SAV après.

Mais pourtant, sa maîtresse et son maître nous l’ont assuré, il s’amuse bien et s’intègre bien a priori. Et qu’on se rassure : les pleurs s’arrêtent dès lors que tous les enfants sont là et qu’ils remontent en classe (l’accueil se fait dans un espèce de supplex). Ouais. En plus on a pu voir qu’il apprenait déjà plein de trucs, couper un papier avec des ciseaux, des chansons, des fables, des jeux, vraiment on voit bien qu’il s’éclate. Après, sur le papier c’est bien beau tout ça, mais ces « veux pas aller à l’école » à tout bout de champs, surtout le matin genre il doit le répéter 200 fois, c’est légèrement usant (car en plus, c’est compliqué de se prendre un apéro dès 8h50, histoire de récupérer un peu de ces émotions, sans tomber dans la case « alcoolique »).

A noter aussi, un petit changement dans ses habitudes. Bon, cela n’est arrivé qu’une fois, mais c’est assez rare pour le mentionner (et puis du coup moi je prends des notes pour le tome 3, s’il sort ^^). Je vous avais dit que très souvent (comprenez toutes les nuits), il se réveille la nuit et vient chercher sa maman pour la finir en cododo avec elle dans le canapé ? Eh bien une nuit, alors qu’elle était venue s’installer à côté de lui, il s’est mis à lui donner des coups de pieds et à hurler. Incalmable. On ne savait pas ce qu’il voulait, s’il souffrait, s’il était en pleine terreur nocturne. Le truc à 3h du mat, qu’on déteste, parce qu’on est aussi paumé que lui, et vu qu’on général de l’angoisse, de la tristesse de la colère et qu’il bouffe tout ça comme une éponge, ça ne facilite pas les choses. Après dix minutes, on a fini par comprendre qu’en fait, il voulait finir sa nuit à côté de moi dans le canapé. Ce fut donc une première pour moi, de passer la nuit entière à côté de lui, en cododo. Bon, c’était pas ouf comme nuit on va pas se mentir (étant hypersensible j’avais plein de nouveaux bruits, de nouvelles lumières, j’étais en manque de repères sans parler de ses microréveils réguliers) mais ça s’est fait. On sait qu’il l’a apprécié (en tout cas c’était ce qu’il attendait) et que si ça doit se refaire un soir où sa mère s’absente à cause du boulot, ce ne sera pas une première. Mais bon, pourquoi a t il refusé de se rendormir avec sa maman (qui du coup était en pleurs, forcément étant déjà fragilisé par son arrêt maladie, un petit burnout, ça n’a pas aidé…), ça on l’ignore.

On a investi dans un bouquin qui semble prometteur, en tout cas beaucoup de parents l’ont trouvé salvateur, intitulé « Je ne dors pas ! », (Aurélie Callet/Clémense Prompsy). Contrairement à pas mal de livres moralisateurs, celui-ci explique patiemment qu’il doit en réalité y avoir une solution par enfant, et qu’une solution qui convient à l’un ne peut pas forcément convenir à un autre. La 1ère partie commence aussi par un état des lieux psychologiques et émotionnels des parents et de l’enfant, est ce que tout va bien, incluant dans le couple ? Vraie question, à laquelle je ne me sens pas d’épiloguer sur ce blog, mais pour lesquelles il y aurait je pense des choses à dire. Et puis ensuite, dans une seconde partie on fait l’état des lieux des raisons pouvant expliquer les réveils nocturnes et difficultés d’endormissement. Une comparaison que j’aime beaucoup, et qui explique pourquoi « endormir l’enfant » est problématique : « Imaginez-vous qu’en pleine nuit, on vous retire votre oreiller… Vous allez galérer à vous rendormir, non ? Ben pour lui, c’est pareil. Vous êtes son oreiller ». CQFD. Alors bon, CQFD mais on s’en doutait un peu, on savait bien que ces longues phases à « l’endormir » n’étaient pas bonnes. Après on espérait que ça finirait par passer… Mais à plus de 3 ans et demi, force est de constater que comme beaucoup de parents (a priori c’est compliqué pour au moins un enfant sur 3), ça ne passe pas. Et puis c’est pas avec les siestes de 2h 1/2 à la maternelle qu’il va revenir crevé le soir… Parait que ça dure jusqu’au milieu de la moyenne section… Pas dit qu’on ait encore la patience d’attendre un an avant qu’il ne fasse correctement ses nuits.

Bon par contre, niveau propreté, c’est toujours pas ça. Alors si, les pipis, ça va un peu mieux. Il y a désormais cette urgence, surtout en pleine balade, où il vous dit « le pipi il veut sortir ! « … Plusieurs techniques existent alors : courir jusqu’à la maison (surtout s’il a décidé que non, ce serait dans le pot ou rien), le prendre dans vos bras et lui faire pipi « par en dessous », la meilleure technique pour être à peu près au sec, enfin surtout lui… Et la dernière, celui de tenir son petit « trilili » (merci le petit spirou), comme un grand. Sauf que là, vous savez que vous allez ruiner une partie de son pantalon, parce qu’on est pas encore sur un vrai jet de bonhomme, surtout au début où ça part un peu dans tous les sens, mais pas vers le bas, façon lance à eau de pompiers quoi. Mais pour ce qui est du caca… Là, je dois bien admettre qu’on voit pas trop comment on va s’en sortir. En fait, il sait quand il va faire, mais veut impérativement faire « dans la couche ». Du coup, il réclame une couche JUSTE pour faire caca. Le bonheur. « Tu préfères pas aller sur le pot ?  » non merci, nous répond-il poliment en s’enfermant dans sa chambre (ou sous la table voire dans mon bureau, histoire de répandre une petite odeur bien désagréable…). On attend encore « le déclic », qui visiblement n’a pas cru bon de se pointer pour la rentrée scolaire.

Vivement qu’il soit ado, et qu’il me réclame d’aller lui acheter des capotes.

3ans+6mois : Maternelle, J+10 : Réunion parent prof et un fauteur de trouble.

Après une première semaine passée à accompagner petit loup dans la classe, et rester auprès de lui dans le concert de pleurs (qu’il ne mettait pas longtemps avant de rejoindre), ce lundi marquait le début d’une nouvelle étape, attendue depuis les premiers jours par les ATSEM : on ne reste plus avec l’enfant, on ne fait que le déposer, et on trace après. Et en effet, ça a été plutôt bénéfique. Après 1j avec encore quelques larmes dans la file, le mardi, jeudi et vendredi, il n’a pas pleuré. Une vraie avancée. Bon par contre, les pleurs, je les ai avant… Lorsque la maman part, et qu’il me répète « veux pas aller à l’école ! veux pas que maman parte ! veux que maman vienne me chercher après le déjeuner ! » Car oui, le mercredi à Montessori, les 3 premières semaines ma femme a voulu passer un peu de temps avec lui et vient le chercher après le repas. Sauf que c’est une fois versus 4 fois dans la semaine… Bref.

Mardi soir a eu lieu la classique réunion « parents/professeurs », une première (comme beaucoup d’autre cette année). L’occasion d’éclaircir certains points, et on a pas été déçu… Comme beaucoup d’autres parents aux alentours, on attendait impatiemment la rentrée en maternelle, pas que pour de basses raisons pécuniaires (quoi que) mais aussi et surtout qu’on se disait : « ses siestes seront raccourcies, et du coup il dormira mieux le soir ». Voilà. Sur le papier, c’était plutôt pas mal… Et puis il y a eu la réalité. Lorsque les professeurs ont décrit une journée type à l’école, ils ont précisé que la sieste c’était grosso modo 12h45/15h30. -_-‘. Soit un peu moins de 3h de sieste. Youpi. Ah ben on s’étonne plus pourquoi les galères de l’endormissement sont toujours au rendez-vous le soir… On a compris.

Il a aussi été question d’un sujet brûlant et flippant dans la tête de tous les parents : comment sont gérées les absences exceptionnelles ou sur la durée d’un professeur ? Là aussi on est tombé de haut : il y a une vingtaine de profs remplaçant dans la commune (sachant que celui qui fait aujourd’hui la classe le jeudi et le vendredi pour mon fils remplace déjà une femme, en congés (on en sait pas plus) depuis un certain temps…). Pour 5 écoles maternelles, et 3 écoles primaires. Soit à la louche, une petite centaine de profs. Autant vous dire, qu’en hiver, le turn over des profs malades doit être archi violent. Et du coup, les absences ça se passe comment ? « Si le professeur n’est pas remplacé le mieux pour l’enfant c’est que vous le gardiez (ben oui bien sûr, on arrête de travailler ou on le met devant les écrans pendant qu’on télétravaille, la base quoi ! des grands parents ? Ah mais tout le monde n’a pas la chance d’en avoir, désolé…)Sans quoi ils seront dispatchés dans d’autres classes, où ils seront du coup… une quarantaine (contre 26 à l’heure actuelle) ». Bim. ça pique. Une des grosses différences entre le public et le privé c’est probablement ça, mais pas que.

Je dois bien admettre qu’avant qu’on m’annonce la chose suivante, je n’étais pas conscient de ça. Mais savez-vous qui finance la maternelle ? L’état ? Eh bien non. L’état se contente de payer les instituteurs. Le reste ? C’est la commune. Et c’est là que ça coince. Ma commune n’est pas ultra riche mais est loin d’être pauvre. Dans le top 20 des communes du 92. Et pourtant, on a bien senti que c’était système D pour pas mal de choses… Le faible nombre sorties est lié au coût exhorbitant de la location des cars, contrairement à notre ville voisine (ville la plus riche de France, j’ai nommé Puteaux) ou il y en a beaucoup plus. De même, 3 événements sont organisés dans l’année afin de remplir la caisse des écoles. Et la différence on la voit dans le matériel : à Montessori (école payante dans laquelle mon fils fait le périscolaire le mercredi), le matériel est flambant neuf, le suivi se fait par email, il y a plus d’encadrement et si absence il y a, il y a un vivier de remplaçants à disposition. Je suppose qu’on découvrira sur le long terme les conséquences de ce point noir.

Pour le reste, la situation à suivre en cas d’une contamination Covid est fidèle au discours de Blanquer : « on en sait pas plus que vous et que ce qui se dit dans les médias… Si vous êtes cas contact, le mieux c’est encore que vous gardiez votre enfant chez vous ». Ça c’est de l’information !… On croise les doigts pour que cette foutue pandémie s’arrête très vite, et ne reparte pas cet hiver…

Et puis après une semaine sans trop de soucis (ni d’informations de la part de notre petit bout, rappelez-vous : « ce qui se passe à l’école, reste à l’école », on a fini par apprendre quelque chose qu’on aurait préféré ne pas savoir (ouais, en mode autruche…) : « veux pas aller à l’école, parce que le garçon avec le manteau bleu il me tape ! ». Pleurs hier soir, au moment du coucher, qui ont repris ce matin avant d’y aller. Dans ce cas, plusieurs techniques : « si on te donne un coup, tu réponds et ensuite tu discutes », technique que je ne recommande pas forcément. L’autre, plus sage (mais nécessitant un adulte) : « tu vas voir un adulte et tu lui dis qu’on t’a tapé ». En creusant, on a pas bien réussi à savoir la raison de cette bagarre, mais on lui a conseillé de ne pas jouer avec lui, et/ou de ne pas l’embêter. Mais ce matin, j’en ai parlé à son instituteur : « Oui, il s’agit de Maurice (* j’ai pris un nom d’emprunt vous vous doutez bien), on sait bien, on essaie de le canaliser mais c’est pas évident. Ne vous inquiétez pas il ne s’en prend pas qu’à lui, il s’en prend à tout le monde ». Eh ben, nous voilà bien.

Alors ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, j’ai les boules parce que je me dis que derrière un enfant violent, se cache souvent une enfance compliquée… La violence ne s’invite pas par hasard dans la vie d’un gamin surtout à cet âge là, soit elle reflète ce que font les parents, soit ça montre un problème de communication, une manière de se faire entendre/comprendre et donc quelque part un certain mal de vivre. Plus tard vient la jalousie qu’on met un certain temps à intégrer (et le QI qui cesse de se développer au niveau du bulot adulte), et là ça devient irrécupérable : les gens deviennent supporters de clubs de foot (le bon et le mauvais supporter ça vous parler ? je pense là au mauvais supporter, celui qui ne sait pas l’équipe que va affronter son club fétiche quand il va au stade, il sait juste qu’il va y aller pour se mettre une grosse race et casser des gens ou du matériel… oui c’est cliché mais je m’en fiche, c’est mon blog j’en fais ce que j’en veux ^^).

J’ai pas souvenir de cas comme ça dans mon école maternelle (faut dire que j’ai assez peu de souvenirs) mais j’ai en mémoire des gamins un peu agressifs quand j’étais en école primaire. Avec le recul, je me rends compte de comment ça devait être dur pour eux… les gamins en questions venaient quasi tous de l’orphelinat. Je ne comprenais pas à l’époque, cette colère qu’ils portaient en eux. Aujourd’hui, j’en suis plus conscient. Mais bon, c’est encore un autre sujet.

Pour en revenir à mon petit loup, j’espère qu’il passera rapidement à autre chose, et qu’il ne retournera pas la peur au ventre à l’école, appréhendant que « le garçon au manteau bleu » le tape de nouveau. Mais bon, c’est un peu aussi l’école de la vie. Des mecs dans ce genre, c’est pas le premier et clairement pas le dernier qui le fera chier…

La suite au prochain épisode…

3ans+6mois : Maternelle, J5.

Carton plein. 4 jours de maternelle durant lesquels je l’accompagne et reste avec lui pendant 10 minutes, 4 jours de pleurs. Souvent, l’arrivée dans le couloir est fatale. Après, les raisons de ses pleurs varient… Il y avait du « papa je veux pas que tu partes au travail », puis du « papa je veux que tu restes avec moi pendant la sieste » et enfin ce matin c’était du « papa, je veux pas faire la sieste ».

Dès le mardi matin, quand j’ai vu que de l’emmener aux petites voitures ne le calmait pas, j’ai tenté une autre approche : lui lire une histoire. « Tchoupi jardine », et « les 3 petits cochons ». Petit trophée de l’incruste pour cette petite fille, qui chaque matin en me voyant lire une histoire à mon fils, est venue se greffer à côté de moi. Et dès que la fin de l’histoire se termine, ça repart en pleurs… Ce matin, le dernier où j’emmène mon fils jusqu’à la classe, et reste avec lui de 8h30 à 8h40, ça a un peu changé de disque : « papa, veux que tu t’en aille ». Ok très bien. Et à peine le dos tourné, j’entendais « Eric, veux pas faire la sieste »…

Car oui, mon fils a 2 instituteurs : une institutrice, « Hélène », le lundi/mardi, et « Eric », le jeudi/vendredi. Tant qu’à faire de vrais changements, autant y aller franco hein… En discutant avec une ATSEM que j’ai pu croiser en sortant, et à qui j’avais demandé la veille « vous pourrez voir si mon fils fait dodo l’après-midi ?  » elle m’a juste dit qu’il s’éclatait une fois les parents sortis. D’une manière générale, la 1ère semaine est compliquée justement parce que les parents rentrent dans la classe, mais une fois sortis, 5min plus tard, tout le monde s’amuse… « Et il a des copains ? Et il s’amuse ? « 

En fait, le truc archi violent pour nous en tant que parents, et que j’imagine doit moins être dur quand on passe d’une crèche à la maternelle, c’est qu’on passe de la super AssMat qui nous faisait des debriefs le soir, nous envoyait parfois des photos/vidéos de la journée, à un vide informatif. On ne sait strictement rien de ce qui se passe dans l’école, et ça c’est assez violent. « Il ne faut surtout pas lui demander », reprit l’ATSEM, « c’est beaucoup d’informations à intégrer tous les jours, ça peut parfois être épuisant et ils peuvent mal réagir si on leur demande ce qu’ils ont fait de leur journée, il faut les laisser s’exprimer s’ils en éprouvent le besoin ». Ah ben super. Bon ceci dit on avait compris qu’on pouvait rien apprendre de lui hein… La seule chose qu’on constate, c’est que le soir, au périscolaire, il a le sourire quand on vient le chercher.

Le mercredi ça a été un autre sujet encore. Soit il était possible de faire du 4/5e (moyennant un petit sacrifice budgétaire équivalent à ce que coûtait l’assmat) soit on le plaçait en centre de loisirs (mais celui de notre ville n’a pas une super bonne réputation). Une autre option un peu plus coûteuse (mais bon, pour nos bambins on est prêt à faire des efforts pour qu’ils soient le mieux possible, non ? ) s’offrait à nous : le mettre dans une école Montessori, bilingue en anglais, uniquement le mercredi. Alors non, il ne parle pas anglais (même si bon il commence quand même à compter jusqu’à 10 en anglais, à connaitre les couleurs, et à écouter des épisodes de Peppa Pig et de Simon Lapin dans la langue de Shakespeare (merci Okoo)), mais à cet âge là, leur capacité d’apprentissage est juste incroyable. Et puis on est loin de l’école publique en terme d’encadrement et de matériel : du flambant neuf, des activités un peu plus ludiques, et là on a un peu plus d’un professeur pour 26 élèves… C’est sa maman qui l’a accompagné ce matin là (et je peux vous dire que pour ma part, j’étais ravi de souffler un peu, parce que mine de rien avec un timing de 10min pas plus pas moins pour le déposer le matin, c’est un poil stressant, surtout quand on sait qu’il y aura des larmes à chaque fois). Il n’a pas pleurer pour y aller mais c’était pas de gaité de coeur. Il savait cependant qu’elle viendrait le chercher après le déjeuner pour faire la sieste à la maison, ce qui lui a sans doute permis de moins stresser. Ouais clairement, le dodo a toujours été problématique, et il semble qu’il ait pas encore bien trouvé ses marques, dans un autre contexte que celui de l’assMat (bon ça fait une semaine en mm temps).

D’ailleurs pour la petite histoire, trop content de profiter d’une belle journée avec sa maman, il a préféré zapper la sieste et faire des activités de plein air. Le soir, à 20h30 il était rincé et s’est endormi comme une masse ^^. C’est un peu ça le premier effet positif de la maternelle, il commence à faire de bonnes nuits, et en tout cas sur une semaine, ne s’est jamais réveillé avant 6h45 voire 7h en temps normal. On est loin des réveils à 5h du mat où il voulait pas se rendormir. L’autre point super positif, c’est le gap au niveau de la propreté : les pipis dans la couche sont de moins en moins nombreux (aussi parce qu’il en a de moins en moins, et réclame le pot). Reste encore la gestion des cacas, qui va être compliquée (vu qu’il adore faire avec une couche, en jouant sur le balcon…). Un tracas après l’autre…

Lundi prochain, commencera donc une autre nouvelle étape : je ne passerai plus 10min avec lui dans la classe, à le rassurer pendant qu’il pleure (avec tous les autres), mais je me contenterai de le déposer à l’entrée, avec tous les autres (petite, moyenne et grande section). Il y a un sacré turn over de parents le matin, croyez-moi… Les ATSEM ont hâte à priori, que ça se fasse, car ils pleurent beaucoup moins à ce moment là, la séparation étant vraisemblablement moins dure à gérer. On verra bien (enfin non pour le coup, je n’en saurais rien s’il pleure à l’intérieur…)

En attendant, on va sûrement passer un bon week-end où il pourra profiter pleinement de nous. Il a goûté il y a peu aux joies de la piscine, et il est très friand. Ah, et il réclame aussi sans arrêt « on peut aller à la plage ?  » et « moi je voudrais une maison ». Patience mon enfant, l’été prochain tu auras peut-être tout ça, de manière définitive…

3ans+6mois : Maternelle, J2.

Vous connaissez l’adage « ce qu’il se passe en soirée, reste en soirée ?  » Oui ? Alors je vais vous faire une confidence : pour la maternelle, c’est à peu près pareil. Votre enfant a-t-il fait la sieste ? Comment s’est passé la journée ? Qu’a-t-il mangé ? Vous n’en saurez rien. En tout cas, ce n’est pas lui qui vous le dira… Les instituteurs ? Oui, en effet, ils vous le diront, si vous venez chercher votre enfant à 16h30. Mais je ne sais pas de votre côté, moi des gens qui finissent leur taf pour être à 16h30 à la sortie de l’école, je n’en connais pas beaucoup… Comme pas mal d’enfants, le notre va en périscolaire (ou garderie). Et comme les choses sont plutôt bien faites, le périscolaire est une équipe complètement différente de celle qui gère l’enfant la journée : il ne sait rien de ce qu’il s’est passé le reste de la journée… Il reste bien les ATSEM (mots barbares signifiant littéralement : Agent Territorial Spécialisé des Ecoles Maternelles), en gros assistantes à l’institutrice, mais elle aussi, elle se retire au moment du périscolaire… Donc vous pourrez éventuellement en parler le matin… Ah mais attendez… On a qu’une semaine où l’on peut emmener l’enfant jusqu’à sa classe, ensuite, il faudra le déposer à l’école… Et en gros, vous ne verrez plus personne… Super.

Voilà. Voilà la première réalité de l’école maternelle qui nous a pété au visage. Passer de 3 personnes à 26, sans être capable d’avoir le moindre bilan de la journée. La seule chose que j’ai su, c’est que le petit avait fait pipi sur lui, à en croire le petit sac de fringues mouillées qu’on a récupéré le vendredi soir quand on a été le chercher, un peu trop tôt selon lui vu qu’il commençait à passer au goûter pour le périscolaire : t’en fais pas gamin, les autres soirs on viendra te chercher plus tard…

« Alors c’était bien ta journée ? »

– Je sais pas.

« Et tu as fait quoi de beau ? Tu t’es fais des copains ?  »

– Je sais pas.

« Et tu as mangé quoi ?  »

– Je sais pas.

« Tu as fait un petit dodo ?  »

– Je sais pas. On peut aller acheter une voiture chez Monoprix ? « … »

Mais bon, il faut croire que ça ne l’avait pas traumatisé car lorsque la maman a été le chercher, il avait plutôt le sourire aux lèvres. Il a même sorti durant le week-end « c’était génial l’école », ce qui nous a plutôt rassuré. Bon par contre, il avait un peu de mal à comprendre que ça serait tous les jours… Et après un week-end bien mérité, est revenu le lundi pour une semaine complète cette fois-ci, entrecoupée d’une demi-journée à Montessori le mercredi (il n’y a pas de maternelle ce jour là, c’est soit périscolaire/centre aéré, soit vous gardez votre gamin… On a préféré le mettre dans un autre organisme, plutôt bien réputé, quitte à en avoir pour notre argent).

Départ donc à l’école à 8h18 (au lieu de 8h15, histoire qu’il finisse son épisode de Tchoupi). On retire la couche devant l’ascenseur (j’avais une fois de plus oublié de le faire avant…). Je le presse gentiment, histoire qu’on arrive à 8h30 tapante devant l’école, histoire de profiter des 10 minutes qui nous sont allouées pour échanger un petit moment tous les deux. Devant l’entrée, on entend des pleurs, tandis que les moyennes et grandes sections retardataires sont appelés.

8h30, c’est l’heure. On y rentre. Pour l’instant, je ne vois pas trop d’angoisse sur son visage. On se faufile avec les autres parents jusqu’à sa classe. Il y a la queue comme d’habitude, afin que les parents puissent un peu échanger avec l’instit. Il s’assoit sur un banc, et je le vois s’essuyer les yeux. Il contient son appréhension. il croise mon regard et me sourit, je lui tends la main qu’il saisit. Et puis on rentre dans la salle.

Devant confier des objets à l’ATSEM, je lui lâche une demie-seconde la main, et là « BIM », explosions de larmes.

Et galère.

Comment résumer la suite ? 10 minutes de pleurs, incalmable malgré les petites voitures à sa disposition. Il me réclame « Papa, veux rentrer » en s’étouffant dans ses sanglots. Je tente de le prendre dans mes bras, mais il me repousse. Il joue aux voitures mais continue de pleurer, incapable de se calmer… Les pleurs se multiplient autour de moi, et je croise les regards en détresse des parents (des mamans pour la plupart) se sentant impuissants face à cette appréhension de leurs bambins. Comme beaucoup, on pensait que si la 1ère journée se passait bien, les autres ça serait de la rigolade… (C’est rassurant de voir qu’il n’y a pas que moi qui suis naïf). Je tente de trouver les mots justes, en vain. Il continue de pleurer.

8h42, l’institutrice nous demande gentiment de quitter la salle. Je tente un dernier moment de complicité avec mon fils en lui proposant de me checker dans les mains comme il faisait lorsque je le laissais chez son Assmat, en vain. Les larmes coulent de ses yeux, son nez aussi, c’est l’angoisse. Je me dirige vers la sortie. Je me retourne une dernière fois, je le vois par terre, en train de hurler.

C’est ainsi, c’est comme ça. Il n’est pas le seul à être dans un état. J’échange quelques mots avec d’autres mamans aussi dépitées que moi. Je descends les escaliers et vais m’asseoir dans un petit banc à la sortie, j’ai besoin de souffler un peu.

J’échange quelques mots avec ma moitié, lui expliquant que je suis ravi qu’il n’ait pas pris de petit déjeuner trop tard, sans quoi il aurait sûrement tout revomi… Car oui, ce n’est pas un gros mangeur le matin, un bib à 6h45 et rien par la suite : autant vous dire qu’il va être affamé car contrairement à chez son Assmat, il n’y a pas de collation à 10h… Je me dis qu’il aura faim un jour ou deux, et qu’après il se décidera à charger un peu plus les petits dejs. Et puis au moins il aura de l’appétit pour dévorer son déjeuner. C’est peut-être un peu méchant de penser ça, mais à un moment il faut aussi savoir les laisser prendre du recul et faire leur propre expérience, à ces petites têtes blondes.

Ma femme me demande si elle veut que je l’amène jeudi matin, histoire de souffler un peu : non, ce sera moi. Ce sera encore plus dur si c’est la maman qui l’emmène. J’espère juste que demain mardi, ça ira un peu mieux. Les pleurs à l’entrée c’était un truc que je redoutais, parce que du coup ça risque d’enclencher un genre de marche arrière et d’appréhension lorsque l’heure de partir à l’école le matin sonnera. Plus qu’à espérer qu’il s’éclate, et qu’il repense au côté « c’était génial l’école », plutôt que cet atroce « Papa, veux rentrer », qui me rend coupable d’abandon de mon fils en détresse.

Pas toujours simple, la vie d’un jeune parent.

3ans+6mois : C’est la rentrée en maternelle.

Les vacances sont finies depuis un petit bout de temps maintenant, et comme il fallait s’y attendre, elles étaient bien. Pas très ensoleillées, certes, mais agréable malgré tout. Le changement d’air, le fait d’être dans une maison, la plage, l’eau de la mer… Même les voyages en voiture (on a fait la route entre la Vendée et la Bretagne) se sont bien passés : le fait d’avoir baissé le siège passager devant lui afin qu’il puisse voir la route a pas mal joué je pense. 

À la suite de ces 2 semaines « ailleurs », il a ensuite fallu se relayer pour s’occuper de lui, son assistante maternelle étant toujours en congés. La 1ère semaine, c’est moi qui m’en suis occupé, la seconde semaine ma femme a pris le relais. Comme souvent, j’appréhendais la reprise, car je savais que ça allait changer… En effet, il y avait une semaine et demie de planifié chez son assmat, mais elle se ferait sans sa petite copine que Léon aimait tant, celle-ci prolongeant ses vacances jusqu’à la rentrée scolaire. Et comble du malheur (bon ça va, il y a pire hein), elle serait dans une autre école, bien plus proche de son lieu de résidence… De ce fait, les journées chez l’assmat étaient bien plus longues, vu qu’il n’avait plus de personne de son âge avec qui jouer. 

Certains matins furent un peu compliqués, surtout les deux derniers, lorsque sa mère a dû l’emmener (j’avais un rdv) et enfin le tout dernier. Le pauvre petit s’essuyait sans cesse les yeux qui ne cessaient de couler. Il n’a pas dit concrètement qu’il était triste parce que ce serait la dernière fois qu’il verrait son assmat adorée, mais j’ai supposé que c’en était la raison. Ça fait bizarre quand après 3 ans où vous faites le même rituel, ce même « bonjour » très enjoué qui succède à la course dans le couloir pour aller sonner à la porte et se cacher, et que vous savez que tout va s’arrêter. Vous ne la recroiserez que rarement au hasard d’une rencontre dans la ville. Elle qui lui a appris à parler, à éternuer et toucher dans son coude, à être propre, à dire s’il te plait et merci… J’étais proche de pleurer je crois pour ce dernier rdv avec elle, mais l’un des autres enfants (le petit frère de la meilleure copine de Léon) m’a sauvé la mise. J’ai serré mon fils pour le dernier matin chez elle, je lui ai dit que j’étais fier de lui, qu’il était très courageux, et je suis parti. Ai-je pleuré ou pas ? Vous ne le saurez jamais AHAHAHAHAHAHA

Le mardi soir, dernier jour chez son assmat adorée donc,  a été ponctué, comme trop souvent, par une visite au botanic/monoprix/marchand de jouets/libraire du coin pour lui acheter une petite voiture. Il est dans sa phase petite voiture, et genre il faut lui en acheter tous les jours quoi… On en est à un stade, où il a tous les modèles du monoprix quoi… Alors bon, on tente de lutter, et on ne cède qu’un jour sur deux (voire sur trois, voire parfois une fois par semaine). Souvent, on négocie une voiture contre un pipi. Car oui, la propreté c’est pas encore ça. 

Cet été, on avait instauré une petite fiche avec des petites gommettes, et au bout d’un certain nombre de pipis dans le pot (pour rappel chez l’assmat c’est naturel, mais chez nous ça l’intéresse pas qu’il nous dit…) il aurait un énorme camion de pompiers. Au début, ça l’a motivé et il a rapidement monté à 4 gommettes, pour stagner tout l’été durant… Au retour des vacances, il a fini par s’y remettre, et a eu son énorme camion de pompier. Depuis, les pipis dans le pot sont aléatoires, on espère qu’à la maternelle ça deviendra un réflexe, ça et les cacas. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il s’est enfin mis à apprécier les bains ! Lui qui détestait la douche, il y a eu un jour un déclic, où il nous a quémandé le pot le matin, et le soir il voulait un bain… Une révolution dans notre vie, car ce qui était un moment de torture est enfin devenu un moment de jeu. À 3 ans et demi, il était temps. La maman a même poussé l’expérience à faire une session à la piscine avec lui, et ça lui a bien plu. De quoi le faire patienter avant la rentrée en maternelle. 

La maternelle. Parlons-en. 

Je m’attendais à un bordel non dit, ben j’ai pas été déçu. Déjà, les listes des classes (et donc l’heure du rendez-vous) étaient affichés le mercredi soir, la veille de la rentrée. Bon, pourquoi pas. Au collège/Lycée c’était souvent à l’arrache. Sauf que voilà… Il y avait plusieurs incohérences… Déjà, je passe le titre « rentrée le lundi 2 septembre » (heu… De quelle année ? Non parce qu’en 2021, le 2 septembre tombe un jeudi…), pour en venir à la répartition des classes de rentrée. On avait en tête que la classe serait scindée en 2, que le 1er groupe irait en premier, et le 2e groupe irait en second. Ça avait l’air d’être le cas pour une autre petite section, où il était bien mentionné : « 1er groupe 8h45, 2e groupe, 10h30. « . Sauf que pour notre petite section, il était mentionné « 1er groupe 8h45, 2e groupe 8h45 ». Du coup, les 2 groupes se sont pointés à 8h45… Sauf que comme il fallait s’y attendre, c’était une boulette… Du coup, 26 gamins pour une première qui dure deux fois plus longtemps que prévu, youpi… 

Condition sanitaire (relou dans la durée) oblige, seul un parent peut pénétrer avec l’enfant le matin la 1ère semaine. Le 1er jour, pour la prerentrée c’était ma femme, et je me suis chargé de l’y emmener (aussi parce que c’est dans la logique des choses : le matin c’est papa, le soir c’est maman) ce vendredi 3 septembre, pour une journée complète. L’un des premiers stress que je n’avais pas forcément avec l’assmat, c’est l’heure d’arrivée. Si la 1ère semaine c’est 8h30/8h40 afin de pouvoir accompagner le petit dans sa classe, dès la seconde semaine tout le monde est à la même enseigne : 8h20/8h30.Tu arrives en retard ? Les premières fois ça passe, mais ensuite, ça passe moins : tu gardes ton gamin. 10 MINUTES. Alors vous le savez, je suis un grand angoissé hein, mais 10minutes, s’il arrive une couille au dernier moment (genre un caca mal géré ou un pipi, ou je ne sais quoi, une panne d’ascenceur) vous gardez votre gamin. Et d’ailleurs, il faut croire que dès le 2e jour de la rentrée, la petite fille au RDC de mon immeuble, dont la maman a l’air un peu fâchée avec les horaires, n’a pas été en classe. Tout du moins, je ne l’ai pas croisé, même dans la rue, alors qu’il était 8h40 passé. Les boules : imaginez-vous si vous êtes en retard le premier jour, ce que ça va être les jours d’après… 

L’autre truc auquel on s’attend pas (j’emmenais mon fils un peu plus tard le matin) c’est le flot de jeunes parents (on a la chance de pouvoir nous rendre à l’école à pied) sur le chemin. Beaucoup de parents pour qui c’était la première fois et sur les visages desquels on pouvait lire un sentiment d’angoisse, d’appréhension, de fausse confiance : c’était la première fois pour pas mal d’entre nous ce matin. Mon fils a marché comme un grand jusqu’à arriver devant la cage aux lions, où de nombreux parents attendaient comme moi 8h30, l’heure à laquelle nous pourrions les accompagner dans leur classe. Et le plus angoissant, c’était sans doute les pleurs des enfants les plus angoissés de cette nouvelle étape. Par chance, il n’y avait pas le mien dans le lot, mais je sentais bien qu’il était pas rassuré. Alors je l’ai pris dans mes bras, et on a regardé autour de l’école, à la recherche de choses pour le distraire. 

Puis, nous sommes rentrés.

J’ai trouvé l’indication de sa classe, et on a commencé à faire la queue pour rentrer. Sur le côté, le grand préau où les jouets étaient tous parfaitement rangés. De l’autre côté du mur, des accroches avec au-dessus le nom de chaque enfant, pour qu’il puisse poser son manteau. Puis la salle, remplie de petites tables, de caisses avec des jouets dedans. La maîtresse avait déjà vu mon fils le jour précédent et l’a appelé directement par son prénom, il lui a fait coucou de la main en retour. Bon signe. Bon elle m’a pas du tout calculé, mais ça c’est pas très grave, c’est la vie on va dire. Puis je l’ai emmené jouer avec les petites voitures de la classe, tandis que d’autres étaient déjà attablés en train de dessiner. J’ai découvert le second professeur qui fera 2 jours par semaine, un homme assez âgé (très clairement la cinquantaine bien tassée), mais ayant l’air très doux. Deux instituteurs, mais pas de classe mixte (avec des moyennes sections). Pourquoi pas. J’entendais mon fils me dire « toi tu vas aller au travail après ? Non pas tout de suite, moi j’aime bien quand tu es là ». Je regardais l’heure filer. 10 minutes seulement pour passer un peu de temps avec, après quoi les parents doivent sortir. J’étais un des derniers lorsque je me suis dit qu’il était temps d’y aller. Un dernier câlin, un coucou de la main avec un léger sourire. Pas de pleurs, il rejoue déjà avec sa voiture. Je repars, le coeur un peu léger de ne pas avoir pleuré, contrairement à d’autres parents. C’est con, c’est en mm temps archi humain de pleurer pour des occasions dans ce genre… Je cherche du regard la maman de la copine du RDC que je ne vois toujours pas… Bizarre. 


Bref. Aujourd’hui ce sera la 1ère journée complète à la maternelle de mon petit loup, incluant la matinée, le repas en collectivité, la sieste, pour venir le chercher en fin d’après-midi. Et le week-end pour s’en remettre, avant de remettre ça 4 jours par semaine, dès lundi. 
Et dire qu’il en prend pour au moins 15 ans… La suite dans la prochaine note…